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l'Assemblée dans la région de la Méditerranée
Première réunion du comité d'initiative des Assemblées de citoyens de la Méditerranée
Le 6 octobre 2008 se réunissait une petite équipe de partenaires à
Valence en Espagne pour avancer sur la conception des Assemblées des Citoyens de la Méditerranée.
Mina Rhouch (Maroc), Yolanda Ziaka (Grèce), Davina Ferreira
(France-Espagne), Françoise Macé (France), Jelloul Ben Hamida
(France), Sandro Guiglia (Italie), Ziad Majed (Liban), Sergi Escribano
(Espagne) ont participé à cette rencontre (voir le détails des
participants plus bas).
Le point central à l’ordre du jour fut d’explorer les modalités de
lancement un nouvel espace de dialogue entre les sociétés de la
Méditerranée, indépendamment des Forums sociaux et de la plateforme de dialogue entre les sociétés civiles de la Méditerranée - EUROMED. Ce nouvel espace est d’ores et déjà baptisé "Assemblées de Citoyens de la Méditerranée".
Ce premier échange a permis d’entrer dans des questions essentielles
et incontournables :
- Pourquoi envisager des assemblées de citoyens alors qu’un Forum
Social Méditerranéen et d’autres initiatives de dialogue (comme la
plateforme Euromed) existent déjà ?
Les Forums Sociaux sont souvent conçus à l’image des organisations qui
y participent. Celles-ci imprègnent naturellement le format et le
processus des forums avec leurs propres logiques et leur propre
fonctionnement. Ce cadre n’est certainement pas tout à fait adapté à
l’idée de concevoir un réel espace de dialogue entre les sociétés,
dialogue qui demandera par nature d’aller au-delà de ces logiques
particulières et de dialoguer avec une diversité d’acteurs plus
étendue. Il ne s’agit pas pour autant pas d’écarter les forums, au
contraire. Ils sont de fait complémentaires à la démarche d’assemblée
citoyenne. Mais il s’agit avant tout d’être réaliste et pragmatique
sur les conditions qui devront être réunies pour prétendre atteindre
les objectifs d’un assemblée citoyenne.
- De quelle Méditerranée et de quelle citoyenneté parlons-nous ?
Ne s’agirait-il pas plutôt de Méditerranées au pluriel ? Car il y
existe en effet une diversité de réalités méditerranéennes. Selon les
thèmes de travail abordés, il sera nécessaire d’inclure des pays qui
n’ont pas forcément une ouverture sur la mer. Cette diversité est
constitutive de la région. Il faudra lui permettre de s’exprimer en
gardant une certaine flexibilité et une ouverture pour que d’autres
pays aident à mieux comprendre comment fonctionne l’ensemble
méditerranéen.
L’idée d’insertion de la région dans le monde fait déjà partie des
problématiques. Une des questions serait de traiter le thème du
renouvellement de la gouvernance méditerranéenne et sa participation à
la gouvernance mondiale.
- La vision de la citoyenneté qui fait sens pour tous est celle d’une
citoyenneté fondée sur la responsabilité et sur l’équilibre entre les
droits et les responsabilités.
- Quelles sont les orientations et la stratégie à adopter ?
Il apparaît clairement pour tous que l’assemblée ne sera pas une
grande messe collective et centralisée, mais plutôt une multitude de
petites assemblées, reliées entre elles, et en orbite autour de la
Méditerranée. L’étape d’assemblée en elle-même est avant tout une
étape du processus. Elle est un moyen et ne constitue pas une fin en
soi.
"Nous devons rester un mouvement d’idées et ne pas nous
institutionnaliser. La transversalité sera une approche privilégiée
tout au long du processus. Il faudra mettre l’accent sur la mise en
réseaux, montrer aux personnes qui travaillent sur le terrain qu’ils
ont des alliés, valoriser les expériences positives (...) Un de nos
objectifs est d’influencer les politiques publiques. Il faudra par
ailleurs allier expertise académique et expertise populaire. Il ne
s’agira pas d’organiser des colloques thématiques (...) Nous devons
parvenir à combiner les relations établies avec des organisations,
mais aussi avec les citoyens qui ne s’identifient parfois à aucune de
ces organisations." - ces énoncés sont extraits du compte-rendu de la
rencontre.
Ce premier comité d’initiative s’élargira par la suite à une quinzaine
de personnes maximum provenant de différents zones géographiques de
l’ensemble Méditerranéen.
Par ailleurs, il est prévu de constituer un comité de parrainage
réunissant des personnalités reconnues dans la région et pouvant
contribuer à élargir la crédibilité de l’initiative. Ce comité devrait
réunir des artistes, des philosophes, des historiens...etc.
Quelles sont les prochaines étapes de l’agenda ?
- La deuxième réunion du Comité d’Initiative aura lieu du 20 au 22
février 2009 à Rome.
- Chacun des participants à ce comité commencent à identifier des
contacts et à évoquer l’initiative dans différentes rencontres : Forum
Civil EUROMED - 30 octobre 2008, Congrès Mondial Amazigh - 30
octobre...
- Le document décrivant le projet d’"Assemblées des citoyens de la
Méditerranée", intégrant les conclusions de cette 1ère rencontre, doit
être repris et finalisé pour février 2009.
Participants au premier comité d’initiative d’octobre 2008
- Ziad Majed (Libanais, politologue, coordinateur d’un réseau de
chercheurs arabes qui travaillent sur la femme, les partis politiques
et les médias)
- Yolanda Ziaka (Grecque, économiste, docteur en éducation à
l’environnement, coordinatrice de la Charte des Responsabilités
Humaine pour l’Europe du Sud.
- Mina Rhouch (Marocaine, médecin, présidente de la Fondation Centre
International Médical pour Migrants et Étrangers(CIMME)et membre du
conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME).
- Jelloul Ben Hamida (Tunisien, membre du Comité international du
Forum Social Mondial des Migrants et initiateur de la Charte Mondiale
des Migrants)
- Francoise Macé (Française, Responsable du programme Méditerranée de
la Fondation Charles Leopold Mayer - FPH).
- Sandro Guiglia (Italien, membre du réseau italien Medlink).
- Sergio Escribano (Espagnol, directeur technique du Centro de
Estudios Rurales y de Agricultura Internacional - CERAI).
- Davina Ferreira (Française, coordinatrice de la convention
Méditerranée pour le CERAI).
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