La dimension méthodologique est une dimension fondamentale des assemblées de citoyens. Vous trouverez dans cette rubrique des réflexions et d’autres éléments pour aborder les outils et les méthodes pouvant être mises au service des assemblées. Ils s’appuient sur l’expérience méthodologique de l’Alliance pour un monde responsable pluriel et solidaire. D’autres documents viendront compléter et enrichir progressivement cette bibliothèque méthodologique.
A/ Le dialogue global entre la société chinoise et la société européenne se caractérise d’abord par sa diversité et par son unité
La diversité est reflétée par le grand nombre d’ateliers socioprofessionnels ou thématiques. Chacun de ces ateliers de petite taille vise à susciter un échange authentique et personnalisé entre les participants et à approfondir les questions spécifiques propres à chaque atelier. L’objectif est que ce dialogue permette à la fois à chacun de mieux comprendre les autres et, par l’écoute mutuelle, de progresser dans sa propre réflexion.
L’unité est symbolisée par le regroupement des réflexions menées dans les différents ateliers, en particulier dans le cadre des séances plénières. L’objectif est alors de mettre en commun les réflexions de chaque atelier, de les faire participer à une vision d’ensemble de ce que sont les défis de chaque société et les enjeux à long terme de leur coopération et de leur partenariat.
Le dialogue global entre les deux sociétés se caractérise ensuite par l’alternance de périodes d’échange à distance et de rencontres biennales permettant un échange face à face. Chaque rencontre biennale doit être l’occasion de faire le point et d’aider à ce que l’échange, dans la période qui suit, soit plus large et plus profond.
De ces deux caractéristiques du forum découlent les quatre principes qui doivent guider l’animation des ateliers :
- l’atelier doit se nourrir des contributions préalables, issues des rencontres biennales précédentes lorsqu’il y en a eu, et des contributions préparatoires des participants ;
- la méthode d’animation exclut les présentations formelles de textes par des participants et doit permettre un véritable échange libre, une véritable écoute mutuelle ;
- le compte rendu et les conclusions de chaque atelier doivent permettre d’orienter et stimuler le dialogue pendant les deux ans qui suivent et comporter des perspectives concrètes d’enrichissement mutuel et de coopération ;
- les travaux de l’atelier doivent nourrir les travaux collectifs en séances plénières.
Le présent guide d’animation donne des orientations générales, complétées et précisées par la note annexe « le style, l’animation et la production des ateliers. Foire aux questions ».
1. Chaque atelier se nourrit des travaux préparatoires
Ils sont de quatre natures : a) la note de problématique préparée par les chevilles ouvrières chinoises et européennes ; b) le compte rendu de l’atelier de 2007 quand il a existé un atelier correspondant à celui de 2009 et 2010 ; c) les contributions préalables des participants postées sur le site web ; d) le texte « la Chine et l’Europe face à leurs défis communs » qui est la synthèse des travaux des secondes rencontres biennales du forum.
2. Une animation des ateliers qui permet un dialogue ouvert
Les chevilles ouvrières chinoise et européenne se mettent d’accord sur la méthode d’animation qui leur convient. Plusieurs méthodes sont évoquées dans la note annexe : tour de table où chacun s’exprime librement sur l’ensemble des thèmes proposés ; travail en parallèle de chaque participant pour mettre en forme ses idées (méthode dite des « post it ») ; série de tour de table pour chaque sujet, etc..
Il faut proscrire en tout cas les longs exposés introductifs et la succession de monologues. Tout doit être fait pour faciliter l’échange interpersonnel, y compris l’éclatement de l’atelier en petits groupes à certaines phases de l’atelier quand les moyens d’interprétariat le permettent.
3. L’établissement de perspectives pour la poursuite du dialogue
Chaque atelier est tenu, quelle que soit la méthode d’animation choisie, à une « obligation de résultats » : se mettre d’accord sur un certain nombre de questions communes caractéristiques de l’atelier ; identifier en Chine et en Europe les expériences les plus riches, les plus prometteuses ; définir les orientations d’avenir pour progresser sur ces questions en Chine et en Europe ; définir les premières étapes concrètes pour une poursuite du dialogue en vue de l’enrichissement mutuel.
4. Contribuer à la réflexion d’ensemble menée dans le cadre des séances plénières
Cette réflexion d’ensemble suppose que la restitution finale des ateliers prenne une forme normalisée qui permette la synthèse entre 80 ateliers différents. Cette exigence d’une restitution normalisée des résultats des ateliers, faisant l’objet du consensus entre tous les participants, oriente les travaux des deux jours d’ateliers et incite à ce que les ateliers conviennent de deux types de restitution des travaux :
- une restitution libre, reflétant la richesse des échanges, les divergences éventuelles, la diversité des points de vue. Cette restitution libre devra respecter les règles dites de Chattham House : « les propos ne sont pas cités nominativement pour permettre de garder la liberté de parole des uns et des autres »
- la restitution normalisée à destination des séances plénières.
C’est ce second volet qui va être maintenant commenté.
B/ Le cadre de restitution des travaux des ateliers dans les séances plénières et la manière dont cela oriente l’animation des ateliers
Chaque atelier apporte deux contributions différentes aux séances plénières :
a) une vision d’ensemble des travaux de l’atelier, qui sera confrontée à la vision des autres ateliers du même groupe. Il est rappelé que les ateliers sont regroupés en neuf groupes dont la liste est rappelée ci-après.
Pour cela il faut présenter les quatre volets du travail de l’atelier : identification des questions majeures ; identification des expériences les plus riches ; perspectives d’avenir ; premières étapes concrètes.
Quelle que soit la méthode d’animation choisie par les chevilles ouvrières, la restitution se fait pour chacun de ces quatre volets sous une forme normalisée a l’aide de l’outil Simple Grille.
Il faut veiller au temps nécessaire pour synthétiser des réflexions riches autour d’un petit nombre d’idées force (cinq ou six pour les questions, les perspectives et les premières actions concrètes, plus si nécessaire pour les expériences car celles-ci ne font pas l’objet d’une synthèse mais plutôt d’une base d’échange d’expériences.
Le travail de regroupement des réflexions des uns et des autres autour de cinq ou six idées et leur formulation est d’une grande utilité dans la dynamique collective. Là aussi les chevilles ouvrières des ateliers sont libres de la méthode. Ils peuvent par exemple recueillir les énoncés de tous les participants puis travailler en petites équipes pour regrouper et synthétiser les énoncés. Ce qui est essentiel c’est que la tâche soit menée par l’ensemble de l’atelier et ne soit pas réalisée, en parallèle de l’atelier, par un petit nombre de rédacteurs auquel cas les participants ne se reconnaitraient pas dans cette synthèse.
b) La contribution de l’atelier aux défis communs de la Chine et de l’Europe.
C’est un exercice tout différent du précédent même s’il utilise les mêmes éléments.
A l’issue de la seconde rencontre biennale du forum, ont été identifiés quatre défis communs aux deux sociétés. Ce sont les suivants :
- Société harmonieuse, développement durable
- Valeurs, ouverture, modernité, identité
- Une gouvernance participative et intégrée
- La Chine et l’Europe dans le monde
La question posée aux participants de l’atelier est de savoir en quoi ils peuvent contribuer à relever ces défis communs.
Pour cela, le même exercice synthétique est demandé : identifier par une série de phrases courtes, à l’issue d’une discussion collective, en quoi ce qui est traité dans l’atelier permet de progresser sur chacun de ces défis communs.
Pour cela, une synthèse est faite avec cinq propositions maximums sur chacun des quatre défis communs étant entendu que les participants ne sont pas tenus de « remplir des cases » : quand un atelier n’a rien à dire sur l’un des défis communs, il ne dit rien.
Les réflexions recueillies au cours de cette deuxième phase de travail de l’atelier pourront elles aussi donner lieu à un compte rendu plus détaillé mais seule la présentation normalisée de la synthèse pourra être utilisée pour les débats de la séance plénière.