Face à la nécessité de réorganiser le travail de notre Assemblée de Citoyens du Cône Sud suite au départ de Carlos Liberona - notre coordinateur général, nous communiquons à travers ce document les éléments de base du fonctionnement de l’Assemblée et le Plan d’activités pour la période 2009-2010.
1. Équipe responsable
La Coordination Générale restera sous la responsabilité des collègues Ula Meisner, Alihuen Antileo et Ricardo Jiménez. Un représentant de chacune des coordinations des autres pays s’ajoutera au groupe, à savoir : Angela Pino en Argentine, Rodrigo Torres en Bolivie et Lucía Mariana Alvites au Pérou. La liaison avec les différentes démarches régionales d’Assemblées de Citoyens ainsi qu’avec la Fondation Charles Léopold pour le Progrès de l’Homme (FPH) sera sous la responsabilité du Gustavo Marín.
Pour la réalisation de la Première Assemblée de Citoyens à Iquique, en novembre 2010, le responsable général sera Alihuen Antileo.
D’autres responsabilités, relatives à des activités complémentaires, seront définies ultérieurement en fonction du déroulement et des opportunités.
2. Contraintes pour le plan d’activités
Une des règles établie dans notre Assemblée a été que la Coordination Générale affecte des ressources aux activités concourant à ses objectifs et ses priorités, les activités ayant été élaboré suite aux propositions des membres de l’Assemblée.
En général, ces ressources ne correspondent qu’à une partie des besoins de financement. Il s’agit le plus souvent d’une prise en charge minimale, dans l’idée que les organisateurs puissent obtenir le reste des moyens nécessaires à travers l’autogestion, par le biais des partenariats avec d’autres institutions et mouvements sociaux pouvant fournir des fonds.
Nous savons que le fait de bénéficier de ces appuis est toujours important pour toutes celles et ceux qui sont impliqués dans l’Assemblée. Carlos Liberona étant désormais absent, il est important de souligner que la capacité de la Coordination générale à mobiliser ces appuis va diminuer sensiblement.
Nous ne bénéficions actuellement que de l’apport stable de la FPH pour soutenir les activités centrales de l’Assemblée (détaillées plus loin dans ce document). Carlos Liberona était en effet le seul à disposer d’un capital social étoffé : sa crédibilité, son respect et ses réseaux de partenaires lui permettaient de mobiliser de nombreux apports qu’il associait à l’Assemblée et qu’il recevait personnellement. Ce capital social de Carlos ne sera pas transférable et il est malheureusement parti avec lui.
Néanmoins, c’est précisément au nom de l’engagement que nous avons à son égard, un engagement commun et collectif ayant une dimension historique et dont notre Assemblée veut se faire porteuse, que nous poursuivrons le travail dans la mesure de nos possibilités.
De ce fait, nous avons dû réduire les activités pour 2009 et 2010 en fonction des ressources disponibles, en essayant de valoriser au maximum les propositions et les accords établis. Nous espérons que toutes et tous comprendront ces contraintes et pourront appuyer activement ce plan d’activités.
A l’instar de Carlos, la Coordination continuera à faire des efforts pour élever le niveau de ressources permettant de développer les activités. Aussi lançons-nous un appel collectif afin de multiplier ces efforts d’auto-organisation, en gardant à l’esprit les expériences réussies comme par exemple celle du Pérou où la coordination générale de l’Assemblée n’avait apporté qu’un tiers environ des dépenses grâce à la mise en œuvre d’activités autogérées et menées en partenariat avec des organismes locaux.
3. Caractéristiques méthodologiques des activités
Les animateurs de l’Assemblée qui participent de près ou de loin aux activités, doivent se demander comment construire un fil conducteur reliant toutes les activités. En effet, comment faire en sorte qu’une rencontre soit liée à une autre et qu’une démarche sociale inédite puisse émerger et se construire pas à pas ? Comment faire pour qu’elle devienne une onde sociale, forte et consistante ? Une série d’événements n’ayant pas de rapport organique entre eux ne constitue pas nécessairement un nouveau processus social.
Il s’agit là d’une question de méthode, c’est-à-dire de la manière selon laquelle une nouvelle démarche sociale, politique et culturelle se construit à partir de la préparation et le déroulement même de l’Assemblée d’Iquique en 2010.
Nous souhaitons insister sur cet aspect : une liste d’événements hétéroclites ne peut pas constituer le cœur d’une démarche d’assemblée de citoyens. Nous sommes face à un nouveau défi méthodologique, politique et culturel. Rappelons qu’il n’est pas question de créer un nouveau parti ou un mouvement purement social. Nous savons bien que cela seul ne suffit pas.
La question est bien celle-ci : comment mettre en place graduellement une démarche sociale nouvelle, consistante, durable, profondément révolutionnaire dans ce début du XXIème siècle ?
Nous n’en avons pas toutes les réponses, nous disposons seulement de quelques pistes et de mécanismes méthodologiques à partir desquels nous pouvons commencer, le reste pouvant être apporté par l’expérience et les réflexions collectives.
Dans ce sens, nous proposons de faire en sorte que chaque événement soit une préparation de l’Assemblée d’Iquique en 2010.
Chaque rencontre ou action devra produire un document d’au moins deux pages contenant des propositions et des réflexions visant à changer la situation du milieu ou de la thématique concernée, et de façon encore plus difficile et décisive, exprimer des responsabilités à l’égard du milieu social et à l’égard de la société en général.
C’est à partir de ces documents que nous pourrons envisager l’élaboration, en 2010 à Iquique, de la Charte des Responsabilités des citoyen(ne)s du Cône Sud.
Il faudra désigner également au moins deux délégués représentatifs pour l’Assemblée d’Iquique durant chaque activité - une femme et un homme de façon à assurer la parité de genre.
Un vaste débat suivi par des propositions va être mis en marche pour le Programme d’activités de l’Assemblée de Citoyens du Cône Sud en 2010. Nous avons déjà des ébauches, mais il sera progressivement enrichi des idées de chacun. Il y a du temps et il y a plus de capacités qu’on ne l’imagine ! La Coordination, sous la responsabilité d’Alihuen, est à l’écoute des suggestions et des propositions.
4. Plan d’activités 2009 - 2010
4.1. Jusqu’à décembre 2009
Voici un résumé des activités à mettre en marche d’ici décembre 2009 :
- a) Le lien institutionnel avec l’Université Arcis et nos propres locaux sont maintenus, à travers le Centre d’Études Stratégiques (CEDES), dont le directeur est Alihuen Antileo. Le bureau comprend l’équipe de pilotage, la maison d’édition Ayun, les Chaires et tout ce qui concerne l’Assemblée en général.
- b) Deux séminaires internationaux sont prévus avec le CEDES à l’Université Arcis à Santiago au Chili :
- 1. Sécurité dans les pays sudaméricains (septembre).
- 2. Pensée maçonnique dans les processus d’indépendance latino-américaine (novembre).
- c) Les publications suivantes sont envisagées :
- 1. Revue “Pensamiento Propio” (nº4 à paraître).
- 2. Livre sur la Rencontre de jeunes poètes indigènes (mapuches et aymara) dans le cadre de la Chaire des Peuples Indigènes.
- 3. Publication sur la Rencontre internationale de Militaires pour la Démocratie tenue en avril 2009 (Série Cahiers du CEDES).
- 4. Publication sur la Rencontre internationale de Pensée maçonnique et Indépendance (Série Cahiers du CEDES) à organiser.
- 5. Publication sur la Rencontre internationale de Sécurité (Série Cahiers du CEDES) à organiser.
- 6. Suite des publications dans le Monde Diplomatique du Chili (numéro actuel avec l’article de 2 pages de Carlos Liberona sur la Gouvernance ; prochainement l’article sur la rencontre déjà tenue de militaires démocratiques)
- 7. Publication sur les rencontres internationales « Eau et Géopolitique » à Córdoba en Argentine
- d) Quatre Conférences nationales de femmes prévues dans chaque pays de l’Assemblée
Sont prévues une Conférence nationale de femmes au Chili, au Pérou, en Bolivie et en Argentine. Une conférence régionale du Cône Sud comportant des délégations représentatives de chacune de ces conférences nationales aura lieu l’année prochaine. Chaque Coordination nationale doit en confirmer les dates d’ici décembre.
4.2 Pendant 2010
Courant 2010, nous organiserons les rencontres régionales suivantes :
- 1. Maires indigènes
- 2. Ecologistes
- 3. Religiosité et spiritualité
- 4. Universités et Chaires de formation
- 5. Jeunes, mass média alternatifs et culture
- 6. Conférence de femmes du Cône sud
Les dates, lieux et caractéristiques de ces rencontres seront établis avec tou(te)s les intéressé(e)s.
7. La Première Assemblée de Citoyen(ne)s du Cône Sud à Iquique en novembre 2010.
Comment imagine-t-on la Première Assemblée de Citoyens du Cône Sud à Iquique en 2010 ?
Nous l’imaginons comme un grand événement de deux ou trois jours, comprenant des débats et des cérémonies symboliques dans des lieux publics : d’abord l’École Santa María, où nous ferons une peinture murale, accompagnée de la présentation d’un livre sur notre cher Carlos Liberona, citoyen de la solidarité, de la justice et de l’intégration ; ensuite les salpêtrières, où l’on récréera la solidarité historique de nos peuples dans l’espoir et le sacrifice ; enfin la mer d’Iquique, où nous prendrons la décision de résoudre de manière solidaire et juste les questions territoriales en suspens entre nos pays.
Nous imaginons 300 femmes et hommes, arrivant par le bus, en provenance des quatre pays de la région. Les voyages font eux-mêmes partie des activités collectives de l’événement car chaque participant est une sorte de délégué représentatif de chaque réseau ou milieu social et est porteur de propositions. Seront également au rendez-vous les représentants des démarches d’Assemblées d’autres continents.
Le Programme précis est en cours de discussion depuis 2007 et nous continuons à le définir collectivement, avec nos activités, nos expériences, nos réflexions et nos apprentissages.
Qu’y aura-t-il au delà de 2010 ?
C’est l’Assemblée d’Iquique elle-même qui décidera des suites de 2010. Elles seront liées aux initiatives en cours et aux apprentissages collectifs.
... nous continuons avec la mémoire de notre compagnon Carlos Liberona