Asambleas Ciudadanos


 

l'Assemblée sahélo-saharienne en Afrique

 

 

Compte-rendu de la seconde caravane sahélo-sahariennes au Sénégal

Traductions : français . Español . English


Partie de Nouakchott le 25 Mai 2009, la cheville ouvrière composée de Mamadou Niang et Mme Mint Tolba Mint Sédoum (Mme Moulkheiry Sid El Moustapha empêchée suite à une récente opération médicale) partit à bord d’un véhicule qui traversa le fleuve (frontière) à partir de Rosso Mauritanie à bord d’un bac qui effectue des rotations quotidiennes entre les deux rives.


La caravane de Saint LOUIS a commencé par une visite de la Cheville Ouvrière chez le Préfet de la ville dont l’adjoint nous reçut automatiquement et fut sensible aux idées des assemblées citoyennes. Par la suite, nous fumes en contact avec les acteurs locaux dans les différents quartiers de la ville dynamiques et fortement impliqués dans les transformations locales.


Les principales préoccupations et les défis soulevés ont été :


  • L’industrialisation de l’agriculture pour offrir des débouchés aux populations de la rive du fleuve.
  • Accès aux énergies renouvelables au faible cout pour le développement durable.
  • L’appui et l’encadrement des initiatives des femmes par leur accès aux crédits et la propriété foncière.
  • La création d’emploi pour les jeunes
  • L’appui au secteur de la pêche.

C’est ainsi que des réflexions et des propositions furent faites afin de tracer des pistes et des axes pour les stratégies que les acteurs des assemblées dans le cadre de l’Assemblée de 2010 doivent définir en vue de créer des alternatives.


  1. L’accès aux énergies renouvelables et à faible coût comme le solaire et l’éolienne afin de subvenir aux besoins des ménages et à l’industrialisation de l’agriculture.
  2. La mise en place des mutuelles économiques de développement pour soutenir les initiatives nombreuses des femmes à travers leur accès au crédit et à la propriété.
  3. La création des écoles professionnelles dans les régions rurales avec comme programmes les modules adaptés aux réalités socio économiques des terroirs pour soutenir un vrai emploi des jeunes qui sont victimes d’un chômage élevé et au manque de débouchés.
  4. La Résolution des problèmes liés aux zones de partage des ressources halieutiques afin de créer des permis de pêche et des facilités d’accès pour l’exploitation de ce ressources communes dans des conditions plus favorables aux citoyens qui affrontent des difficultés quotidiennes d’approvisionnement de leur marché.
  5. La nécessité de mettre en place des festivals culturels et artistiques pour revigorer le patrimoine des ancêtres communs à ces deux pays afin d’impulser des dynamiques de coopération nouvelle qui mettent en valeur le développement partagé et transnational.

La ville de Podor


La ville de Podor est au cœur de la région du Fouta Toro. Elle constituait la rencontre des caravanes du Sahel et des caravanes de l’Occident soudanais.


Les assemblées, compte tenu de la chaleur, ne peuvent se tenir que vers vingt trois heures. Une rencontre avec six délégués de quartiers sur sept a eu lieu. Ce qui constitue la quintessence des initiatives locales. Ils accueillent très favorablement les initiatives des assemblées citoyennes et évoquent les défis auxquels les populations sont confrontées :


  • L’industrialisation de l’agriculture et l’extension de l’élevage
  • Accès à l’eau pour les personnes, les animaux et les cultures.
  • Accès aux énergies renouvelables
  • Appui aux mouvements associatifs et des jeunes.

Les propositions suivantes furent faites par les acteurs locaux.


  1. L’accès à l’électrification à faible coût comme l’éolienne et le solaire pour soutenir un développement durable de l’agriculture et de l’élevage à travers une industrialisation et une modernisation.
  2. La réalisation de grands ouvrages hydrauliques et des bassins de rétention à large échelle pour disposer de l’eau en quantité suffisante aussi bien pour les hommes, les animaux et les cultures
  3. L’appui aux initiatives des femmes à travers la libération de la femme des contraintes difficiles de vie et de travail (mariage précoce, faible scolarisation, travaux ménagers pénibles, charges familiales difficiles) et leur appui pour l’accès au crédit et à la propriété
  4. La création des emplois durables et décents pour la jeunesse à travers des programmes de développement adaptés aux contextes locaux. Nous réalisâmes une interview avec la Radio FM dont l’animateur était un délégué ; ce qui permit de faire parvenir l’information des assemblées citoyennes aux populations des deux rives du fleuve.

La ville de Matam


Nous organisâmes des rencontres avec les représentants des quartiers. Les échanges sont similaires à ceux des autres villes rencontrées. Des propositions alternatives ont été faites comme :


  1. Le désenclavement de ces régions qui sont très éloignées des centres de ravitaillement et de décisions par des projets sous régionaux et transnationaux qui vont permettre aux citoyens des deux côtés de la rive du fleuve de développer des programmes communs, surtout dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, de l’accès à l’eau, de l’éducation des jeunes, de promotion des activités féminines.
  2. La recherche de dynamiques de véritable intégration des transferts des immigrés dans le développement durable au lieu d’être orientés principalement vers des investissements immobiliers individuels
  3. L’institutionnalisation de programmes culturels transnationaux pour restaurer les échanges et le patrimoine communs aux deux rives du fleuve afin de favoriser davantage l’intégration sous régionale

La ville de Kanel


Kanel est située au Nord Ouest du Sénégal à Quelques kilomètres du fleuve Sénégal et à la frontière avec la Mauritanie. Kanel se trouve entre Ourossogui et Semmé.


L’étape de Kanel fut très riche et très variée. Nous fumes reçus dans l’enceinte de la Mairie de la ville ou nous rencontrions les trois associations les plus dynamiques de Kanel. Le débat fut riche et des propositions furent soulevées :


  1. La nécessité d’élargir et de s’ouvrir pour constituer des initiatives larges afin de faire face aux défis et permettre une synergie entre les acteurs locaux. Il a été suggéré de réfléchir à un mouvement associatif plus intégré capable de relever les défis de développement importants qui frappent ces régions durement confrontées à un climat hostile
  2. L’importance de la création de grands pôles de développement axés sur les réalités locales pour un enseignement approprié et adapté au contexte de la région. A cet égard, il a été préconisé la création d’universités sous régionales avec comme programmes de base les études et les recherches sur l’agriculture et l’élevage qui sont les mamelles de l’économie de ces régions aussi bien du côté mauritanien que sénégalais.

Les défis sont les suivants :


  • Accès à l’eau potable
  • Accès aux énergies renouvelables
  • Emploi des jeunes
  • Développement de l’agriculture et de l’élevage
  • Appui aux mouvements associatifs des femmes
  • Le problème de l’émigration et les répercutions sur les ménages

L’approvisionnement en eau constitue une problématique majeure. Kanel est très enclavé et son économie est axée sur les activités sylvo-pastorales.


Dans toutes les étapes, nous rencontrâmes des guides religieux qui ont accepté de participer aux assemblées citoyennes. Ces érudits religieux s’impliquent aujourd’hui dans une reconversion des écoles coraniques traditionnelles qui intègrent de plus en plus des programmes d’enseignement dans d’autres langues et filières comme le français, de sorte que les talibés (élèves coraniques) passent les concours des écoles modernes (entrée au collège).


Cette région est fortement marquée également par l’oralité de sorte que les communicateurs traditionnels (terme qui désigne les anciens griots) s’impliquent dans les campagnes de sensibilisation des citoyens dans des programmes de lutte contre le VIH/SIDA (assez présent en raison de l’émigration), la lutte contre les maladies génitales féminines assez répandues dans ces contrées, les mortalités infantiles et maternelles en raison de l’enclavement des centres de prise en charge.


Il a été proposé de créer un groupe thématique sur le rôle des communicateurs traditionnels dans les sociétés ouest africaines contemporaines pour exploiter rationnellement leurs potentialités dans l’organisation et l’encadrement des citoyens par la transmission de messages éducatifs, émancipateurs et de développement. L’étape du Sénégal a duré quatorze jours et elle fut très riche en enseignement et en expérience. Les populations de ces zones gardent encore fortement leur tradition d’hospitalité légendaire et de fierté, sentiments qui les prédisposent à des collaborations et des solidarités. Dans ce cadre, les femmes constituent un maillon essentiel et dynamique dont l’énergie et la détermination contribuent à l’existence de ces villes et villages dont la plupart des hommes sont émigrés aussi bien dans les autres villes du Sénégal qu’à l’étranger et dont certains ont même définitivement élu domicile dans leur zone d’immigration.


Vingt sept personnes ressources ont été identifiés durant cette deuxième caravane au Sénégal.



 

 

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Diaporama de la 1ère caravane vers Aioun

Sélection d’images de la 1ère caravane organisée vers Aioun en Mauritanie en février 2009