Asambleas Ciudadanos


 

l’Assemblée de citoyens en Mali

 

 

Rapport d'étape n º2

Traductions : Español . français . English


RAPPEL


L’Assemblée malienne des citoyens est un processus qui a pour objectif de faire émerger, à partir des groupes sociaux, des différents milieux socioprofessionnels et des secteurs thématiques sur toutes les échelles du pays en partant des communes, une vision partagée de la crise qui bloque les évolutions dans notre pays et des perspectives de sortie. Le processus vise donc la construction d’une vision collective à travers l’expression des valeurs, des défis, des engagements, et des propositions.


C’est donc un processus de construction collectif ouvert et participatif dans lequel se noue des relations de dialogue, d’échange et de coopération entre les acteurs locaux d’une même commune, d’une même région et du pays. Les relations sont sans hiérarchie et animées par une éthique et une aspiration communes celles de Bâtir le Mali à partir des perspectives locales. Pour y aboutir la démarche contribue à l’animation des espaces de dialogue sur les défis communs dans les différents espaces géoculturels du pays en vue de partager, de discuter et de mutualiser les expériences diverses des acteurs.


Le Centre Djoliba et l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique constituent la base organisationnelle de l’initiative, avec l’appui technique et financier de la FPH. Ils mobilisent pour cela de nombreux partenaires et relais locaux à travers tout le pays.


MÉTHODOLOGIE DE MISE EN ŒUVRE DE LA PHASE LOCALE


Au niveau de la première phase (locale), 48 communes (reparties dans 22 des 46 cercles dans toutes les 8 régions du pays et dans le District de Bamako) sont concernées. La proportion des communes rurales et des communes urbaines a été déterminée en tenant compte des caractéristiques sociologiques, démographiques et culturelles de chaque Cercle. Le croisement des différentes aires culturelles du pays avec l’organisation administrative a permis de retenir cet échantillon de cercles et de communes. Ainsi dans chaque cercle les rencontres ont d’abord démarré dans les communes, à l’issu desquels la parole communale a été élaborée par les participants à travers l’expression des valeurs sociétales, des engagements, des défis et des propositions et stratégies. Ensuite les délégués communaux (trois par communes, assistés des représentants de services techniques) se sont retrouvés au niveau cercle (chef lieu du cercle en général). Lors de la rencontrés au niveau cercles ils ont procédés à l’analyse transversale des paroles communales aboutissant à l’élaboration des cahiers de propositions des cercles. Le nombre de participants par cercle varie en fonction du nombre de commune retenu dans chaque cercle : 30 à12 personnes. La durée des rencontres communales et cercle est de un (1) jour pour chacune.


LA CAPITALISATION DE LA PREMIÈRE PHASE (LOCALE)


La première étape du processus a commencé dans les régions de Sikasso et de Ségou, du 02 au 17 septembre 2009 pour se poursuivre dans les régions de Koulikoro et de Kayes et s’est tenue du 10 au 20 décembre 2009. Au total vingt quatre (24) communes et douze cercles (12) ont été déjà couverts. Les activités de terrain ont été conduites par deux équipes de terrain composées comme suit : un superviseur, un chef d’équipe, et deux preneurs de notes. Les membres des équipes ont été formés à l’utilisation de l’outil desmodo1. Lors des rencontres, il a été noté l’engouement, l’enthousiasme et l’engagement des populations à participer au processus, ce qui a contribué à une large mobilisation autour de l’initiative. Près de mille (1000) délégués représentant les autorités coutumières et religieuses, les autorités administratives, les associations et organisations socioprofessionnelles répondant à l’organisation administrative et aux logiques géoculturelles des communes et des cercles ont directement participé aux assemblées communales et cercles.


Au cours des deux premières étapes qui se sont déroulées dans les régions de : Sikasso, Ségou, Kayes et Koulikoro, douze Cahiers de propositions, une pour chaque cercle ont été produits. Les documents issus des rencontres sont des diagnostics des défis locaux en termes de constats et d’enjeux, de valeurs sociales, de propositions et d’hypothèses de stratégies de changement (actions ou recherches à mener ou à approfondir, types de partenariats à construire, etc.) et des perspectives pour la construction d’un projet collectif.


Résumé de l’analyse transversale des débats

  • Les valeurs 

Pour les populations, il y a nécessité à prendre en compte les valeurs et les principes fondamentaux de l’organisation des sociétés. En réalité la mise sous le « boisseau » des valeurs de solidarité, du respect du bien commun, de l’équité, etc. est pour les populations sources de dérives multiples. Cela rend compte de l’échec des politiques de développement et des réformes entreprises qui sont confrontés aux usages diverses.


  • L’engagement des populations

L’engagement des populations pour le développement de leur collectivité s’est fortement exprimé lors des assemblées. Au regard de la lecture transversale, on peut citer les engagements suivants :
- La participation à la gestion de l’espace public, notamment à travers l’appui à la gestion des affaires publiques communales et cercles ; le payement des impôts ; l’interpellation des élus face à la gestion des affaires publiques ; la participation aux comptes – rendus public, etc.
- L’engagement au respect des valeurs sociétales, comme base de construction des perspectives, de la gestion des affaires publiques, et des relations sociales afin de garantir la transparence et le respect du bien commun.
- L’engagement participatif, pour l’accompagnement et la mise en œuvre des actions de développement local,
- La promotion de l’intercommunalité et le développement des partenariats.


  • Défis

Malgré les efforts multiples entrepris par les autorités, aussi bien que par la société civile à travers les organismes de développement, il en ressort une certaine persistance qui se traduit par des défis qui restent sans réponses adéquates :
- La délivrance des services publics de base dans le cadre de la décentralisation - traduit l’inadéquation et l’inefficience de l’offre : soins de santé, coût élevé des prestations, etc.
- L’incohérence des formations scolaires et universitaires avec la demande du marché de travail,
- La faible compréhension et la faible maîtrise des enjeux de la démocratie – enracinement des valeurs démocratiques, des modes d’organisation – d’administration du pays et des collectivités locales
- La faiblesse des opportunités privées de valorisation des productions locales dues au manque de politique publique qui vise la valorisation du secteur informel.


  • Propositions et stratégies

Les propositions et stratégies déclinent les grandes articulations à partir desquelles on peut construire à travers la mise en relief des valeurs comme paradigme au changement :
- Une augmentation du nombre de centres de santé, la dotation des centres de santé en matériel et en personnel qualifié, la dotation des centres de santé de moyens d’évacuation des malades (une ambulance par commune) et la valorisation de la mutualité en santé ;
- Le recrutement des professionnels de l’enseignement, le renforcement de la formation continue des enseignants, l’adéquation des programmes de formation avec les besoins du marché, l’augmentation des infrastructures scolaires et l’adoption des méthodes et approches pédagogiques appropriées ;
- Favoriser une large compréhension de la démocratie et des enjeux liés aux réformes politiques en cours ;
- La légitimité des autorités traditionnelles constitue un moyen efficace afin de redynamiser les lieux de socialisation, pour ce faire il doit y avoir un renforcement de leurs capacités à travers des formations sur les enjeux de la décentralisation, de la démocratie, etc.


LES PERSPECTIVES


Finalisation de la phase locale dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Dans ces localités, dix huit communes sont concernées, elles sont reparties dans neuf (9) cercles.





 

 

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1ère phase de l'Assemblée malienne