Asambleas Ciudadanos


 

l'Assemblée du Cône Sud de l'Amérique Latine

 

 

Préparatifs de l'Assemblée du Cône Sud à Iquique

Traductions : Español . français . English


I. Introduction


Un samedi matin froid et pluvieux, 16 de nos camarades, principalement de l’atelier du travail des femmes, des peuples indigènes et de réflexion et d’intégration régionale de l’Assemblée Citoyenne du Chili, ainsi que d’autres invités ayant souhaité participer à Iquique novembre 2010, ont assisté à une réunion où les travaux de préparation de la Première Assemblée Citoyenne du Cône Sud ont été repris pour la rencontre qui aura lieu entre le 5 et le 7 novembre prochain.


C’est dans une salle de l’Université Arcis de Santiago, magnifiquement décorée avec des symboles de l’Assemblée, autour de biscuits et d’un café réparateur, grâce au travail de certaines collaboratrices, que s’est tenue la réunion dotée de projection audiovisuelle.


Ce travail préparatoire d’Iquique novembre au Chili avait déjà été initié, mais il avait été suspendu en attendant la confirmation de ressources provenant de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme qui finance le programme des Assemblés dans le monde. Une fois cette confirmation obtenue, malgré des budgets ajustés et très limités, nous nous remettons au travail.


II. Rapport


  • 1.- L’équipe de Coordination a informé du cadre dans lequel allait être repris le travail, fondamentalement dans le cadre de la récente réunion à Paris des Assemblées des cinq continents, où l’Assemblée Cône Sud a eu une bonne acceptation et où la Fondation s’est engagée à prendre à sa charge les invités des Assemblées homologues d’Afrique (Sahel Sahara) et d’Asie (Inde), et au moins 4 ou 5 invités internationaux venus de régions extérieures au Cône Sud. De la même manière, nous savons que les trois autres pays, le Pérou, la Bolivie et l’Argentine, avec des réalités différentes, sont également en train de mettre en marche leurs projets d’activités préparatoires pour Iquique novembre et qu’il appartient au service de Coordination de maintenir une cohérence et une complémentarité entre les progrès des quatre pays vers cette rencontre. Dans l’immédiat, il faut déterminer le nombre de personnes allant dans le bus, 40 ou 45, qui constitueront la délégation du Chili à l’Assemblée Iquique novembre (les trois autres pays à part égale), en tenant compte de la diversité de secteurs, des thèmes et des intérêts. Enfin, il est évident que cette réunion n’est que la première de nombreuses et importantes réunions, activités, et actions de préparation qui se mettent en route pour assurer le succès de la participation de la délégation de chiliens et chiliennes du Cône Sud.

  • 2. Ci-après les deux critères généraux qui sont les lignes de conduite de ce projet :
    • a) L’Assemblée des Citoyens et Citoyennes du Cône Sud Iquique novembre doit refléter l’ensemble des lignes de travail et d’action de ce Réseau depuis 2007. Il faut faire particulièrement preuve de générosité pour inclure tous les espaces, actions et intérêts thématiques et du secteur en cédant un peu ou en faisant tous et toutes quelques concessions pour réussir cette intégration, car si chacun se concentre exclusivement sur l’importance de son sujet, secteur ou intérêt, une Assemblée Citoyenne Cône Sud devient alors impossible.
    • b) Toutefois, sur ce critère général, c’est le rôle participatif des camarades au cours des réunions et des activités préparatoires d’Iquique novembre qui aura toute son importance pour au final déterminer la logistique, la méthodologie et le programme de la rencontre. Dans le cas de cette réunion, celle-ci a engendré des priorités thématiques (non exhaustives) d’Iquique comme “Les femmes et la notion de genre” et “Les Droits de la Terre-Mère”.
  • 3.- Le responsable de l’Assemblée Iquique novembre, notre ami Alihuen Antileo, a présenté un rapport détaillé de l’état d’avancement à Iquique pour la réalisation de la rencontre.
    • a) Le caractère, la portée et les objectifs de cette Première assemblée ont été définis comme un moment de rencontre, de débat et de construction du tissu social, de la conscience et de nouvelles valeurs pour le Cône Sud, par les citoyens/ennes eux mêmes. Le produit principal doit être un ensemble de réflexions et de propositions pour une refondation de la gouvernance du Cône Sud et du monde aujourd’hui en crise.
    • b) Une vidéo sur Iquique et les raisons pour lesquelles elle a été choisie comme siège de cette Assemblée a été visionnée (elle sera bientôt disponible sur notre site Web). Il s’agit d’une ville dotée de grands espaces naturels qui ont agit comme barrière géographique d’isolement mais qui peuvent être transformés en ponts de connexion pour relier ses habitants au monde : désert, mer et cordillère. Iquique est une “oasis” au milieu de cet environnement. C’est une zone frontalière, grâce aux hasards géopolitiques des républiques modernes, avec le Pérou, la Bolivie et l’Argentine. Et par conséquent une région de disputes, de polémique et de conflits définie par l’État du Chili comme une zone à forte présence militaire ; une région où dans le passé, nos pays se sont livrés des guerres fratricides pour l’obtention de richesses naturelles et où dans l’actualité on conserve encore de manière symbolique les divisions et le ressentiment ; ce qui nous offre l’occasion de faire le contre-pied et de transformer cette région en zone de fraternité, de solidarité et de débat pour trouver une solution fraternelle et juste aux thèmes historiques actuels, notamment une solution maritime pour la Bolivie et une définition des limites avec le Pérou. Pour cela, on fait appel à la mémoire historique et à la permanence dans la zone de confluence des peuples autochtones indigènes, aymaras, quechuas, diaguitas, en récupérant notamment leurs connaissances et leur cosmovision, par exemple en matière d’environnement et leur conception du territoire au-delà des frontières modernes. Aujourd’hui également, il existe une grande diversité ethnique nationale migrante, non seulement de péruviens, boliviens, équatoriens, colombiens et autres habitants du Cône Sud, mais aussi d’afro-américains, indiens et chinois, entre autres, qui interagissent avec des éléments historiques et actuels de l’économie frontalière et portuaire d’Iquique vers le Pacifique. Nous récupérons également la mémoire d’Iquique comme lieu de naissance et épicentre du mouvement ouvrier, populaire et progressiste, l’origine des premiers regroupements, fédérations de femmes par exemple, des premiers médias populaires, lieu de la première nomination parlementaire de Salvador Allende et Pablo Neruda, et de l’École Santa Maria où en 1907 des milliers de travailleurs du Chili, du Pérou, de la Bolivie et de l’Argentine luttèrent ensemble pour leurs droits et furent massacrés. Enfin, c’est également un lieu où actuellement les intérêts transnationaux re-éditent l’économie dépendante, primaire, dévastatrice en matière de ressources naturelles. Ce qui nous conduit à avoir une réflexion critique sur le type d’économie que nous souhaitons.
    • c) Il faut signaler et retenir les conversations fertiles et l’obtention du parrainage explicite et formel d’organisations et de mouvements sociaux d’Iquique pour la rencontre : la CUT, FENATS, Syndicat de la Zofri, parents de victimes de la lutte pour les droits de l’Homme, associations de quartiers, de consommateurs, de défense du milieu marin, culturelles et d’étudiants universitaires. Ainsi que d’autres à venir. Il a été signalé que les mouvements et organisations sociales d’Iquique espèrent de cette Assemblée qu’elle arrive à surmonter sa fragilité actuelle et qu’elle les stimule.
    • d) Le programme général de l’Assemblée d’Iquique a été présenté jusqu’à présent comme suit :
      • Départ d’une caravane de bus pour Iquique du Chili, Pérou, Bolivie et Argentine. Pendant le voyage en bus (24 heures en moyenne), chaque délégation réalisera des activités préparatoires : réunions de planification, débat vidéo, convivialité culturelle, etc., à la charge de chaque coordinateur, comme préparation à l’Assemblée d’Iquique (à définir à l’avance avec les équipes de coordination respectives). Chaque bus disposera également d’un médecin (un accord sera passé avec l’Association de médecins diplômés de Cuba, présente dans les quatre pays). Au Chili, nous avons déjà notre amie médecin Oriele qui nous aidera à organiser ces contacts.
      • Jeudi 4 novembre Arrivée et rassemblement des délégations et invités du Chili, Pérou, Bolivie et Argentine (également des invités internationaux).
      • 1er jour, vendredi 5 novembre Journée à Pisagua, ancien camp de violation de droits de l’Homme sous la dictature (à 3 heures d’Iquique). Petit-déjeuner dans le bus. Au cours de la matinée, rassemblement au théâtre de Pisagua pour l’inauguration. Il y aura un atelier assemblée plénière sur les camps de violation des droits de l’Homme dans le cône Sud et dans le monde. L’après-midi, activités sportives, football avec les organisations sociales locales, fresques, sérigraphie, etc. Logistique : il faut apporter les repas (il n‘y a rien sur place) et organiser tout le transport (rien non plus sur place), il y a une possibilité (à voir) d’occuper des “embarcadères culturels” dans des hangars de la Marine chilienne.
      • 2ème jour , samedi 6 novembre Le matin, visite du centre d’exploitation de Nitrate de Santa Laura, témoin visuel de l’économie primaire, dépendante et dévastatrice en matière de ressources naturelles (à 1 heure d’Iquique). L’après-midi, ateliers assemblées thématiques.
      • 3ème jour, dimanche 7 novembre Le matin, activité artistique culturelle plénière à l’École Santa Maria d’Iquique (vidéos, fresques, théâtre, etc.). L’après-midi, ateliers assemblées thématiques et fermeture.
      • Lundi 8 novembre : Abandon des installations et retour des bus de délégations.
      • e) Information sur l’état d’avancement logistique en général. Entre autres, le logement, notamment de la délégation bolivienne qui se trouve au bord de la mer. Et également, les espaces fournis par les organisations sociales comme bureau opérationnel de l’Assemblée.

III. Le débat


Un débat riche et intense s’est déroulé autour des questions de programmations et de contenu de l’Assemblée. Bien que sur certains points on ait déjà anticipé les questions en elles-mêmes qui sont à débattre à Iquique, des critères généraux et des propositions pour la planification et la programmation ont également été proposés.


Principes et critères


Nous avons toutes et tous besoin les uns des autres, personne n’est exclu. D’où le respect mutuel horizontal, il n’existe pas de hiérarchie, de secteurs, ni de sujets, ni d’intérêts plus importants que d’autres. Ce qui est important, c’est la complémentarité et l’ensemble en tant que tout et divers, l’unité dans la diversité. Un nouvel état psychique est en train de circuler, une nouvelle ère nous appelle de manière différente. Nous faisons partie d’un courant populaire et progressiste de changement et de refondation qui sillonne l’Amérique Latine et le monde entier. C’est pour cette raison que nous devons être attentifs et nous demander : Qu’y a-t-il de nouveau dans Notre Amérique ? Iquique doit faire valoir cette nouveauté, ce mouvement de globalisation des luttes parallèles à la globalisation de l’économie capitaliste néolibérale. Nous n’inventons rien. Nous faisons partie consciemment et volontairement de ce grand et multiple courant. C’est pour cette raison que nous lançons une invitation explicite à d’autres initiatives homologues et alliées pour Iquique novembre. Le résultat principal et essentiel de l’Assemblée de Citoyens/ennes du Cône Sud à Iquique novembre doit être un état de conscience et de propositions supérieur à celui auquel nous étions parvenus auparavant. Ceci ne sera possible que grâce à l’intelligence et à la communauté collectives. Il s’agit de trouver les points communs dans et à travers la diversité ; de construire des accords. Pour cela, nous devons nous écouter mutuellement et non pas faire semblant de nous écouter. Le plus important est le processus d’échanges et de débats dans le respect et la pluralité. Face aux crises multiples, globales, nous recherchons un ordre social alternatif, une nouvelle citoyenneté fondée sur de nouvelles valeurs. Nous voulons reconstruire les relations entre nos peuples, en surmontant le chauvinisme, récupérer l’identité commune et notre mémoire sans tomber dans l’idéalisation, ni dans des visions coloniales de notre passé. Aucun thème n’est interdit même s’il existe des risques et que nous avons peur de traiter des thèmes compliqués qui nous ont divisé, nous croyons au respect et aux arguments et nous savons que le dialogue est indispensable pour surmonter le passé et construire l’avenir dans la justice et la réparation. Le débat dans la délicatesse et la prudence, en prenant soin des méthodes utilisées. À Iquique, des centaines d’entre nous, citoyens et citoyennes du Cône Sud, se déclarerons symboliquement en “Assemblée Constituante” et nous déclarerons Iquique “Territoire de Paix et d’intégration de nos peuples”. Nous parlerons de ces peuples comme d’un seul peuple, les mapuche (dans l’Argentine et le Chili actuels), les aymara (au Pérou, Bolivie et Chili actuels), etc.


Axes thématiques et secteurs


Axes : 1. Droits de l’Homme et la Mère Nature, responsabilités humaines, cosmovisions multiples : indigènes, orientales, etc. 2. Nouvelles relations citoyennes, de genre et nouvelles relations économiques. Nouvelles façons de penser et de faire du social, égalité entre les genres et rôle principal des femmes. 3. Intégration des peuples. Quelle intégration voulons-nous ? En principe, il y aura des Ateliers-Asemblées des secteurs suivants : 1. Femmes – 2. Écologiques – 3. Peuples autochtones indigènes – 4. Processus constituant et autorités locales et parlementaires – 5. Réflexion sur les nouvelles formes de pensée, connaissances et pratiques. On espère pouvoir intégrer nos camarades : des Médias alternatifs – Migrants – Culture. Nous parlerons du “Chili, du Pérou, de la Bolivie, de l’Argentine et des Peuples autochtones indigènes, ”car ces peuples ne font pas nécessairement partie de ces États-pays-nations.


Propositions


  • Reprendre et mettre en place les conclusions de Cochabamba, notamment pour les femmes du Chili, en recoupant ainsi les thématiques sur l’écologie, l’éducation et la femme.
  • Mettre en contact les afro-latino-américains (notamment du Pérou et d’Iquique même) avec notre visiteur venant de l’Assemblée Citoyenne d’Afrique. Et notre camarade de l’Assemblée Citoyenne d’Asie/Inde avec la communauté indienne.
  • Déclarer, à travers les citoyens et les citoyennes eux-mêmes, Pisagua et l’École Santa Maria d’Iquique, patrimoine de l’Humanité, en récupérant ainsi la mémoire historique car au cours du Massacre de l’École de Santa Maria, des ouvriers indigènes et des combattants ouvriers nord-américains pour le processus des martyrs de Chicago y ont perdu la vie.
  • Définir comme méthodologie, l’inscription anticipée de toutes et tous les délégués d’Iquique novembre, grâce à une fiche descriptive de leur organisation, secteur, thème et intérêt. Ces renseignements permettront de délimiter les contenus et les activités et faciliter l’échange mutuel.
  • Mettre d’ores et déjà l’accent sur l’impact d’Iquique novembre dans les médias de masse et dans les quatre pays simultanément (et dans le monde). Assumer, toutes et tous la responsabilité d’augmenter la visibilité et l’impact médiatique.
  • Chercher des alliances avec des autorités et des organisations amies pour qu’elles apportent des ressources, billets, etc. en cherchant à augmenter le nombre de participants par délégation. Développer notamment l’auto-gestion et les efforts personnels pour y arriver.

Conclusions et travaux


  • Les personnes chargées de la coordination noteront dans un Rapport le déroulement et les accords pris pendant la réunion et l’enverront à tous les participants pour qu’ils y apportent des corrections et/ou donnent leur approbation dans un délai d’une semaine afin de rendre publique les conclusions et accords.
  • Alihuen fera parvenir à François la vidéo de présentation d’Iquique pour qu’il la mette sur le site de l’Assemblée, dans un espace exclusivement consacré à Iquique novembre et qu’il nous donne le lien pour pouvoir le diffuser (il peut le compléter avec de la musique et le texte approprié, paragraphe II, 2, b de ce Rapport).
  • On demandera à François qu’il nous donne la liste d’adresses qui se trouve actuellement à : iquique2010(at)foros.asamblea-conosur.net pour pouvoir l’actualiser.
  • Pour tout ce qui concerne les apports, suggestions logistiques d’Iquique novembre, contacts, idées, propositions, renseignements, etc., il faut contacter notre camarade Alihuen, responsable de tout cela : alihuen_antileo@yahoo.es
  • En ce qui concerne la méthodologie, programme et contenus, nous utiliserons la liste collective, vers Iquique novembre, après l’avoir actualisée, ce qui ne saurait tarder.
  • Les personnes chargées de la Coordination élaboreront et feront parvenir une lettre publique formelle aussi bien pour solliciter du soutien en matière de ressources que pour continuer à lancer des invitations.
  • Les personnes chargées de la Coordination élaboreront et feront parvenir à travers la liste, un tableau détaillé et exhaustif des activités logistiques et de programmation réalisées et en cours de réalisation pour Iquique novembre.

 

 

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