Ses objectifs et ses succès
Dans l’optique de renforcer la place des femmes dans notre processus d’Assemblée citoyenne du Cône Sud et de compter au moins 100 femmes parmi les 200 participants de notre Première Assemblée citoyenne du Cône Sud à Iquique, Chili en 2010, les points suivants ont été proposés lors de la rencontre :
- Lors de cette assemblée, se concrétisera une Coordination générale des Femmes de l’Assemblée citoyenne du Cône Sud, assumant les accords et les engagements formels pour se constituer en tant qu’organisme responsable de ce domaine.
- Simultanément, sera élaboré de manière collective un Agenda d’activités comprenant des activités régionales d’ensemble et nationales au sein de chaque pays, pour renforcer aussi le travail des femmes à chaque niveau et coordonner les travaux d’une Assemblée des femmes dans la perspective de remplir l’objectif de notre Première Assemblée citoyenne à Iquique 2010.
- Établissement d’un système collectif et permanent de communications permettant désormais de coordonner l’exécution et le respect des accords et de l’Agenda.
Pendant le week-end du 19 au 21 juin 2010, près de 40 femmes se sont réunies à La Plata : Leslie et Marisol de Bolivie, Paloma et Gony du Pérou, Janela, Gaby et Ula du Chili, Ángela de Cordoba (Argentine) et Adriana, Letizia, Sofía, Nancy, Ana, Mariana, les amphitryons de La Plata, Adelina et Ramona, grands-mères de la Place de Mayo, Susana, Cristina, Anita, Maria, Andrea, Betty, Nancy et tant d’autres dont j’ai oublié le nom. Parmi elles, on comptait des étudiantes, des éducatrices environnementales, des journalistes, des professeurs, des assistantes sociales, des mères et grands-mères de la Place de Mayo venues connaître, écouter, dialoguer, réfléchir, apprendre, se divertir avec les participantes.
Grâce à chacune d’entre elles, un climat agréable d’ouverture d’esprit, de respect (les chiliennes ont été très impressionnées par la participation si tranquille des enfants et le respect pour les personnes âgées) s’est créé. Une grande diversité d’opinions a pu être exprimée. Les points de vue étaient variés et exposés librement, si librement que parfois, dans la passion de la discussion, il était impossible de se faire comprendre car toutes les participantes voulaient parler en même temps. Dans ces moments qui s’apparentaient presque à un « poulailler », selon l’expression de François, on s’éloignait des accords communs, basiques et fondamentaux de l’Assemblée citoyenne : Responsabilité, Pluralité et Solidarité.
Mais, sans le moindre doute, toutes les participantes étaient engagées dans la promotion d’une vision partagée et dans la création d’un climat de dialogue juste et agréable pour toutes.
La « Casa del Abrazo » (ou Maison de l’Accolade) porte bien son nom : depuis notre arrivée le vendredi où nous nous sommes retrouvées autour d’un dîner jusqu’au lundi, le jour des adieux, nous nous sommes toutes senties les bienvenues dans cette merveilleuse maison, le meilleur exemple de ce que peuvent obtenir les femmes avec engagement, amour, force, initiative et ténacité.
Le programme original a été discuté le vendredi soir et modifié pour l’intégralité des participantes. Le samedi a connu des changements d’horaires et de contenus, puisque nous avons commencé une heure plus tard en nous présentant les unes après les autres. Étant donnée la quantité de participantes, nous avons terminé cette activité seulement à l’heure du déjeuner.
L’après-midi, d’autres intéressées sont arrivées et le programme a commencé par la présentation des camarades de chaque pays. Elles remettaient leur rapport portant sur leurs réalisations en faveur de la femme mais aussi des rencontres de l’assemblée. Les présentations de Bolivie et du Pérou ont été une source fertile de réflexion et de discussion et, en guise de détente, Janela a présenté un Powerpoint sur l’hystérie, lui conférant une approche différente de la problématique de la femme.
Nous avons vécu plus intensément encore le travail plus concret dans la « Casita del Abrazo », une maison de famille convertie, grâce à la directrice Letizia et ses collaboratrices infatigables, en Maison d’Accueil pour les innocents, les enfants, les femmes de tout âge qui se réunissent dans des ateliers d’art et de cuisine du voisinage, avec la reconnaissance et la gratitude du quartier.
Le soir, nous étions convoquées dans un restaurant familial typique d’Argentine, avec libre service, musique en direct et danse. Bien sûr et malgré la fatigue des réunions, nous sommes toutes sans exception allées manger et danser jusqu’au petit matin et nous nous sommes beaucoup divertis.
Le dimanche matin, changement de programme. Au lieu de rouvrir la session à 11h comme prévu, pour informer et débattre sur la rencontre d’Iquique, chaque groupe a choisi une activité différente : certaines sont allées à la capitale pour acheter des livres, d’autres en promenade pour connaître La Plata et c’est seulement l’après-midi, après un excellent « asado », que nous avons poursuivi ce qui était prévu. Ula nous a informées sur la rencontre de l’Assemblée citoyenne en novembre et Janela a présenté un Powerpoint sur Iquique. Finalement, après une longue discussion sur les contenus et la planification de la rencontre, Andrea nous a présenté un Powerpoint très intéressant sur la nouvelle loi portant sur les moyens de communication en Argentine.
En bavardant pendant le voyage de retour vers la Capitale, nous avons toutes reconnu notre admiration pour le travail que développent nos amphitryons dans la « Casita del Abrazo ». Il s’agit pour nous d’un idéal à atteindre, puisque il n’est pas courant de parler et de planifier pour le « lendemain » : nous sommes plutôt habituées à travailler au quotidien, comme une petite fourmi à la recherche de l’alimentation, l’éducation, la récréation et la joie pour les enfants et les adultes du quartier.
Résultats
De cet échange enrichissant, sont ressortis les exposés et les propositions suivantes pour l’Assemblée citoyenne à Iquique :
- Création d’un cours d’Histoire de la Femme latino-américaine.
- Création de la Fédération des Femmes latino-américaines (expérience déjà réalisée au Pérou).
- Renforcement de l’Assemblée Constituante.
- Campagne sur la Souveraineté alimentaire – transgéniques.
- Moyens de Communication et Monopole.
- Travail social depuis la perspective des femmes : expériences partagées
- Femmes et syndicalisation
- Campagne sur la Traite des personnes – migration
- Souligner la participation de la femme dans les axes suivants :
- a)Changement climatique.
- b)Droit de l’Homme.
- c)Défense des ressources naturelles.
- Charte qui reflète « ce que nous voulons, les femmes du Cône Sud »
Mer pour la Bolivie.
- b) Approche de Paix – Non Militarisation.
- c) Éducation et Genre.
- d) Renforcement du Cône Sud.
- e) Éducation laïque, gratuite pour les femmes dans l’équité.
En ce qui concerne le programme proprement dit de la rencontre du 5 au 7 novembre, les participantes se sont engagées à respecter les points suivants qui ont été réitérés, discutés et définis :
- Demande de budget pour le bus et la nourriture pendant le transport (en proposant pour la Bolivie et le Pérou de prendre aussi en compte les bus avec transport et séjour à Iquique).
- Demande d’envoi de la liste des participantes le plus tôt possible, avec les noms des personnes déjà confirmées au moment de l’envoi.
- Exiger de chaque voyageur un certificat médical à remettre avant le voyage avec toutes les informations nécessaires.
- Incorporation des femmes du Troisième Âge (penser à leur commodité pendant le transport et pour le logement).
- Incorporation des femmes afro boliviennes.
- Création de T-shirt et/ou de sacs avec le logo de l’assemblée (chaque pays définit son propre logo sur la partie de devant alors que le logo de l’Assemblée apparaîtra dans le dos) ; on a discuté de la fabrication par pays et la quantité à produire. Afin de réduire les coûts, Paloma, du Pérou, propose d’acheter les T-shirt, de dessiner le logo de l’Assemblée sur ceux-ci et de fabriquer la sérigraphie avec le dessin créé par chaque pays au Pérou.
- Réaliser un marché de trocs d’artisanat, de musique, de livres, d’instruments.
- Créer une chanson originale sur l’Assemblée citoyenne (envoyer à l’avance les paroles et la mélodie).
- La préparation d’un plat typique a été écartée en raison du manque de temps et de l’interdiction de faire faire passer des vivres à la frontière du Chili.
- La modalité de transport d’Iquique à Pisagua a été discutée (en bus et/ou en bateau de l’armée chilienne).
- Proposition relevant du domaine culturel :
- Présentation par chaque pays de deux danses typiques ou,
présentation d’une œuvre théâtrale (par exemple : « les musiciens ambulants » du Pérou) en direct ou projetée sur un écran.
- Fête de type carnaval.
- L-’incorporation de femmes qui n’ont pas la possibilité de laisser leurs enfants en garde dans leur lieu d’origine est un sujet qui a été abordé pendant le voyage de retour vers la capitale. Pour ce faire, il est clair qu’il est nécessaire de tenir compte de la difficulté du passage de la douane, le long voyage en bus, le fait que cela implique la perte d’un siège pour un autre participant, le possible embarras des autres participants, la difficulté de participer à la fois à la rencontre et de prendre soin de l’enfant, etc.
Merci à nouveau aux camarades de La Plata, en particulier Adriana et Letizia qui ont permis le déroulement de notre rencontre.
Un très grand « abrazo » et j’espère que nous nous verrons tous de nouveau avec beaucoup plus de camarades, sœurs et amies à Iquique.