Asambleas Ciudadanos


 

l'Assemblée de citoyens en Océanie

 

 

Assemblée du Pacifique et Conférence « Partager le pouvoir » de l'UICN

Traductions : English . Español . français


Tenue à Whakatane, Baie de Plenty, Aotearoa-Nouvelle Zélande, 10-15 janvier 2011


Assemblée d’été du Pacifique Inspirer et redynamiser l’apprentissage, conclusions de l’assemblée


L’idée de Partage du pouvoir en tant que nouvelle approche pour le développement vise à compenser l’usage démesuré du pouvoir dans la gestion des ressources environnementales. La planète ne peut pas soutenir le modèle de développement actuel, il est donc temps d’organiser des débats citoyens avec des professionnels ayant de l’expérience dans différents domaines et avec des experts locaux. Le fait que l’assemblée de la région du Pacifique ait lieu en janvier 2011, en même temps que la conférence d’été de Partage du pouvoir, organisée par la tribu Ngati Awa, permet de faire entendre avec force nos voix depuis Aotearoa et de tirer parti des moyens existants dans la région du Pacifique et dans le monde pour traiter les questions économiques, environnementales et sociales dans une perspective de changement. En outre, la coïncidence des réunions de Response, de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et de la Commission sur la politique environnementale, économique et sociale (CPEES) nous a donné l’occasion d’entrer en contact avec des personnalités ayant une influence au niveau mondial que nous n’aurions pas pu rencontrées autrement. La CPEES a confirmé son engagement aux communautés autochtones soucieuses de mettre en œuvre une responsabilité partagée dans la gestion des projets environnementaux.


La conférence a réuni plus de 200 participants et a fait l’objet de nombreuses présentations de grand intérêt. Nous avons entendu Sir Taihakurei Durie, impliqué dans l’avancement de la Déclaration sur les responsabilités des Nations Unies, et le professeur Sir Sidney Mead de Nouvelle-Zélande ; Winona LaDuke, de la Première nation Ojibwe des États-Unis, et Ashok Khosla, le Président de l’UICN venu de l’Inde. Les orateurs principaux ont adressé de puissants messages portant sur le partage du pouvoir, le développement durable et le soin de la Terre Mère.


Hospitalité locale


Le fait que la conférence ait été organisée par la tribu Ngati Awa montre l’importance mondiale de l’influence des peuples autochtones sur les notions émergentes de responsabilité, de gouvernance et d’environnement. Au cours des six journées que nous avons partagées, nous avons eu l’occasion de nous mélanger et de discuter tant pendant les sessions que durant les somptueux repas. Les jeunes de notre groupe ont été inspirés par la possibilité d’entrer en contact avec tant de gens désireux de débattre et de promouvoir des transformations. La générosité des Ngati Awa comprenait l’excellente facilitation et organisation des réunions et incluait également des aliments de la terre et de la mer servis en abondance lors des repas, ou des Hakari accompagnant les Powhiri (cérémonies d’accueil), et lors des conférences - cela s’appliquait même aux tartes aux huîtres qui accompagnaient le café du matin. Les excursions vers les iwi voisins - Ngati Tuwharetoa, Te Arawa, Tuhoe ainsi qu’à l’île Ngati Awa Whale ont été accompagnées par la présentation des enjeux actuels et d’accords de co-gestion (à travers l’établissement de traités), en nous donnant la possibilité de nous abreuver aux sources profondes des connaissances et visions locales.




Pré-Assemblée


Une pré-Assemblée parrainée par le programme de la Fondation Mayer a été tenue avant la conférence. Les participants de cette pré-Assemblée étaient originaires d’Aotearoa, de France, de Samoa, de Vanuatu, des Philippines, des îles Fidji, d’Australie, et un contingent de jeunes et de personnes venant de toute une gamme de secteurs sociaux et professionnels était également présent. Malheureusement, le participant de Papouasie-Nouvelle-Guinée a dû se retirer. Le fait de compter sur la présence d’Edith Sizoo et de Pinky Cupino a été fantastique car cela a permis aux membres de notre réseau Pacifique de rencontrer les partenaires de qui nous parlons avec tant d’enthousiasme et de les entendre directement.


Une approche holistique des systèmes sociaux et économiques est apparue comme étant la plate-forme clé pour parvenir à une relation respectueuse et juste entre notre planète et ses habitants. Lors de la conférence, une éthique de responsabilité a souvent été évoquée en tant que base de la prise de conscience croissante de notre amour pour la terre et pour les richesses qu’elle met à la disposition de l’homme. Cette responsabilité a été comprise comme un moyen approprié et relationnel de guider la prise de décision collective pour l’avenir. Cette approche holistique peut se résumer en une phrase adressée à Winona La Duke (Ojibwe, USA) par son père : « Ne me parle pas de ta philosophie que lorsque tu pourras faire pousser du maïs ». Elle renferme un message fondamental partagé par les peuples autochtones du monde entier.


La lauréate du prix Nobel suédois Elinor Ostram a aussi renforcé le concept selon lequel la durabilité est plus solide lorsque les communautés sont directement engagées dans la gestion de leurs terres, de l’eau douce, des océans, des ressources et des réserves de nourriture. Les énormes différences qui existent dans la géographie et l’écologie impliquent que les entreprises locales doivent être à l’écoute des conditions régionales et s’adapter aux ressources et aux capacités sociales existantes. De ce fait, la souveraineté alimentaire des communautés et la production d’énergie en fonction des besoins locaux doivent être des dimensions fortes de la subsistance des communautés.


Donner le pouvoir aux êtres humains et à la nature


La devise de la conférence étant le partage du pouvoir, la quintessence de ce concept est de traiter les autres avec respect et d’exercer le pouvoir de façon responsable. Un des jeunes participants a déclaré : « Nous avons tous parlé de la façon dont nous, en tant que peuple, nous, en tant qu’individus, nous avons un pouvoir, mais personne n’avait encore parlé du pouvoir comme étant aussi extérieur, comme n’appartenant pas seulement aux êtres humains mais aussi à la nature ». Un ancien, représentant d’un peuple autochtone, nous a également fait part de la réflexion suivante : toutes les choses ont un pouvoir. L’eau possède un pouvoir et quand nous la buvons elle devient une partie de nous. Il en est de même pour la nourriture qui, quand nous l’ingérons, devient une partie de nous. Cela signifie que ce que nous rejetons contient aussi notre pouvoir. Chacune de nos actions contient une partie de notre pouvoir.


La responsabilité que nous avons d’adopter une économie d’interdépendance a été proposée comme référence pour guider les décisions en cas de dilemmes, tant à une micro-échelle, dans les familles, les paroisses et les services sociaux, qu’à une macro-échelles, dans les communautés, les régions, les nations et au niveau des entreprises mondiales, des traités, des déclarations des Nations Unies, des protocoles environnementaux et des accords relatifs au changement climatique. Il a également été convenu que la responsabilité n’est pas la même pour tout le monde mais proportionnelle à l’accès au pouvoir et à l’influence.


Les sessions plénières nous ont permis de mettre en évidence les principaux thèmes et les panels ont donné le temps aux participants de partager leurs connaissances et leur expérience avec le public.


Enjeux futurs


Les avantages environnementaux et sociaux existant pour les économies locales fondées sur la co-gérance de l’environnement ont été exposés et démontrés. Les conséquences politiques de la compensation de l’exploitation des ressources industrialisées à grande échelle sont que les gouvernements peuvent faciliter le développement économique local, ou bien au contraire l’entraver. Le défi à relever est donc de parvenir à inculquer une responsabilité sociale et environnementale aux multinationales, aux entreprises, aux institutions financières et aux nations, et ce, à l’échelle mondiale.


L’objectif principal de cette magnifique rencontre tenue à Aotearoa, Nouvelle-Zélande, était de promouvoir des approches autochtones de la durabilité et des politiques internationales concernant l’environnement et sa conservation, et d’avancer vers la mise en œuvre d’une politique économique et sociale en harmonie avec la capacité de régénération des écosystèmes et l’utilisation des ressources environnementales. Beaucoup d’autres conclusions peuvent être tirées de cette rencontre extraordinaire qui nous invite à partager le pouvoir et à assumer une responsabilité citoyenne - une voie que l’assemblée du Pacifique a souhaité suivre. Les prochaines étapes font l’objet de discussions et apparaîtront plus clairement à mesure que les participants de l’assemblée nous feront parvenir leurs commentaires, leurs opinions et leurs suggestions.


Nga mihi nui ki Ngati Awa, kia ora mo o manaaki ki a matou.


Betsan, Te Kawehau, Maria et Victor





 

 

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Assemblée du Pacifique à Whakatane