Asambleas Ciudadanos


 

l'Assemblée des citoyens du Golfe de Guinée

 

 

Rapport général de l’Assemblée générale des citoyens du Golfe de Guinée

Traductions : français



I – CONTEXTE ET RESULTATS OBTENUS


Les 15, 16 et 17 septembre 2011, s’est tenue à la salle DIFOP de l’Université de Lomé au Togo, l’Assemblée Générale des citoyens du golfe de Guinée sur le thème : « De quel golfe de Guinée le monde a-t-il besoin ? ».


Cette Assemblée Générale est initiée par le Groupe d’Action et de Réflexion sur l’Environnement et le Développement Durable (GARED) avec le soutien financier de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme. Elle a connu la participation effective d’une soixantaine de citoyens et organisations de la société civile venant du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigéria et du Togo.


La rencontre a permis : De renforcer une dynamique régionale sur la participation citoyenne à la construction d’une nouvelle gouvernance régionale et mondiale ; D’élaborer collectivement un cahier de propositions afin d’aborder un dialogue avec les autres citoyens et organisations de la société civile, avec les institutions nationales, régionales et mondiales sur les thématiques : la gouvernance, la ruralité et l’écologie puis la production et le partage des richesses dans le Golfe de Guinée, en Afrique de l’Ouest, en Afrique et dans le Monde. De mettre en place « le Forum des Citoyens du Golfe de Guinée pour une Gouvernance Responsable » : FC3GR, cadre de portage et de mis en dialogue du cahier de propositions dans la région mais également avec les Assemblées des citoyens sahélo-sahéliens, les assemblées des citoyens de l’Europe, de la Chine, de l’Amazonie, de la méditerranée, sur les domaines de la gouvernance mondiale.


II – DEROULEMENT DE LA RENCONTRE


Première journée (15 septembre 2011)


Elle a débuté à 08 heures 30 minutes et s’est déroulée suivant le programme ci-après : Rappel du contexte, de la justification, de l’objectif visé par l’Assemblée Générale ; Cérémonie officielle d’ouverture et Présentation des participants ; Présentation du cahier de propositions suivi de débat général ; Les travaux de groupes sur les amendements au cahier de propositions et la restitution des résultats des travaux de groupe en plénière ; Constitution du comité de rédaction de la déclaration finale de l’Assemblée Générale.


1-Rappel du contexte, de la justification, de l’objectif visé par l’Assemblée Générale 
Cette tâche a été assurée par Monsieur Markoua DADJO (Président fondateur du GARED, chargé du Forum pour une nouvelle Gouvernance Mondiale). Il a fait remarquer que l’activité de ces trois jours est une initiative citoyenne qui part du diagnostic suivant :


  • le constat d’échec ou du moins des limites de la gouvernance mondiale actuelle, en ce sens que les appareils étatiques tant exécutifs que législatifs ou judiciaires hérités et le mode de gestion actuelle de nos Etats ne permettent pas de comprendre la complexité des sociétés contemporaines et répondre efficacement aux attentes des masses laborieuses ;
  • l’aggravation des conflits, la progression de la misère et de la pauvreté,
  • la détérioration presque irréversible de la relation humanité-biosphère.

L’objectif global de cette initiative, face à ces constats, a souligné Monsieur DADJO, est de mettre en chantier une dynamique citoyenne sous régionale pour élaborer collectivement des propositions pertinentes et pouvant déclencher les mutations nécessaires aux différentes échelles de gouvernance à savoir : local, national, sous régional, régional et mondial.


Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Forum pour une nouvelle Gouvernance Mondiale et dans la lancée des assemblées générales des citoyens de l’Amazonie, de l’Europe, de la Chine, de l’Afrique du Sud, du monde sahélo-sahélien (Sénégal – Mauritanie et Mali). Pour terminer, M. DADJO a remercié une fois de plus le Directeur de la FPH (M. Matthieu CALAME) et le Directeur du Forum pour une nouvelle Gouvernance Mondiale (M. Gustavo MARIN) pour la confiance de longues dates qu’ils n’ont jamais cessée de témoigner au GARED.


2-Cérémonie officielle d’ouverture et présentation des participants


Trois allocutions ont meublé la cérémonie officielle d’ouverture à savoir : le mot de bienvenu de la Présidente du GARED, l’allocution du Coordonnateur de la Dynamique des Organisations de la Société Civile en Afrique Francophone (OSCAF) et le discours officiel de lancement de l’Assemblée Générale par le Représentant du Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales.


Mot de bienvenu de la Présidente du GARED


Madame Elise ESSO, Présidente du GARED, a dans un premier temps souhaité la bienvenue aux participants avant de décliner les résultats attendus de l’Assemblée Générale. Les présentes assises doivent permettre de : créer, de renforcer une dynamique régionale sur la participation citoyenne à la construction d’une nouvelle gouvernance régionale et mondiale ; et d’élaborer collectivement des propositions pour aboutir à une charte des citoyens du Golfe de Guinée afin d’aborder un dialogue citoyen avec les institutions nationale, régionale et mondiale sur les thématiques telles que : la gouvernance et la construction d’une zone de paix, la ruralité et l’écologie, la production et le partage des richesses dans le Golfe de Guinée.


Elle est persuadé que les résultats attendus seront atteints et des propositions pertinentes faites pour enrichir le cahier de propositions vu la qualité des participants. Elle a pour finir remercié le partenaire financier, la Fondation Charles Léopold Mayer, sans lequel les présentes assises n’auraient pas pu se tenir, les autorités togolaises pour leur accompagnement et l’intérêt qu’ils ont manifesté et souhaiter pleins succès aux travaux.


Allocution du Coordonnateur de la Dynamique OSCAF


Dans son allocution, Monsieur Aurélien ATIDEGLA, a présenté la Dynamique OSCAF qui est un réseau pour renforcer l’engagement des citoyens francophones sur les grandes questions mondiales dans la mesure où ils sont de plus en plus moins audibles du fait de l’hégémonie de la langue anglaise. Le défi du réseau est de briser la barrière linguistique et permettre une participation active des citoyens francophones sur les sujets importants. Après la présentation du réseau qu’il coordonne, Monsieur ATIDEGLA a souligné que la présente Assemblée Générale est un processus ou tous les acteurs apporteront leur contribution à la refondation de la gouvernance dans le Golfe de Guinée.


Brève intervention de Ernest Asiedu Odei, participant du Ghana


Il se résume dans la citation du Président Kwame Nkrumah : « L’homme noir est capable de gérer ses affaires ». Cela nécessite selon lui la synergie des actions pour relever les principaux défis qui se posent au Golfe de Guinée.


Discours d’ouverture du Représentant du Ministre de l’Administration Territoire, de la Décentralisation et des Collectivités Locales


Le Représentant du Ministre, après avoir noté qu’aucun Etat ne peut parvenir à l’épanouissement et au bonheur de son peuple sans les autres, il a relevé la pertinence et le caractère actuel du thème. Pour lui, cette question aurait dû être posée plusieurs décennies plutôt. Les Etats et les organisations de la société civile doivent donc désormais orienter leurs vues vers la conception et la réalisation de cet ensemble qui présente des réalités identiques. Il a certifié l’intérêt du Ministre de l’Administration territoriale compte tenu de l’importance du thème, mais a surtout présenté les sincères excuses de l’autorité qui n’a pas pu honorer de sa présence car empêché par ses lourdes charges d’homme d’Etat et par le décès de son père.


Le Représentant a, au nom du Ministre et en son nom personnel, félicité les organisateurs pour leur justesse de vue. Il a souhaité aux délégations étrangères la bienvenue au Togo et assuré ces dernières de l’hospitalité du Togo. Il a pour finir, au nom du Ministre de l’Administration Territoriale, souhaité plein succès aux travaux de l’Assemblée Générale des Citoyens du Golfe de Guinée et procédé à l’ouverture officielle des travaux.


Une pause a été observée pour la photo de famille et un cocktail. La reprise des travaux a débuté par :


Tour de table pour une présentation sommaire de chaque participant ; Echanges sur le programme de déroulement des travaux de l’Assemblée Générale ;


La mise en place d’un présidium pour diriger les travaux composé comme suit :


  • Modérateur : Markoua DADJO
  • Vice-Modérateur : Aurélien ATIDEGLA
  • Rapporteur général : Comlan Dieudonné KPESSOU

3- Présentation du cahier de propositions suivi de débat général 


Cette présentation a été faite par Monsieur Markoua DADJO. La partie introductive du document fait ressortir le pourquoi de la nécessité pour les pays du golfe de se mettre ensemble. En effet le Golfe de Guinée fait partie du monde dans un contexte d’interdépendance. Le Golfe de Guinée ne peut donc pas imposer au monde ses besoins mais peut réfléchir sur ses réalités afin de concevoir et de décider des changements à opérer en son sein pour participer à la construction de l’édifice commun : un monder juste, responsable, pluriel et solidaire ; d’où la question de quel Golfe de Guinée le monde a-t-il besoin ? Pour le début, il s’agit des pays de la partie Nord du Golfe de Guinée qui va de la Côte d’Ivoire au Nigéria en passant par le Ghana, le Togo et le Bénin. Ce choix s’est opéré compte tenu non seulement de l’homogénéité, la proximité et l’interdépendance entre les peuples de cette partie du golfe mais aussi parce que l’axe Abidjan-Lagos pourrait permettre l’émergence d’une intégration régionale en Afrique de l’Ouest.


Le document a ensuite mis l’accent sur la réalité socioéconomique que constitue le Golfe de Guinée. Le Golfe de Guinée est un espace réunissant des peuples liés par l’histoire, les langues et les traditions culturelles et où les dynamiques sociales, économiques et sociopolitiques ont un impact régional. En effet les traits communs liés aux langues, aux religions, à la jeunesse de sa population, les relations sociales, culturelles et historiques, les politiques d’intégration régionale et l’axe routier bitumé qui relie (Abidjan à Lagos), la forte interdépendance de la région : une crise dans un pays a d’énormes répercussions sociales et économiques dans toute la région renforcent l’interdépendance ( exemple : la crise poste électorale 2010 – 2011 en Côte d’Ivoire a encore d’énormes répercussions sociales, économiques au Ghana, au Togo et au Benin).


Face à un monde en crise structurelle, idéologique et politique qui se manifeste par la persistance des tensions, des conflits et des guerres, par la progression de la pauvreté et de la misère, par le dérèglement climatique et par l’impuissance des institutions régionales et internationales ; face aux chocs auxquels ont été confrontés les cinq pays du Golfe de Guinée depuis 1960 à savoir : une croissance démographique d’une rare ampleur, un rapport du citoyen à l’état en mutation, une immersion brutale dans une économie internationale elle même en mutation rapide, les effets néfastes du changement climatique, les Etats du Golfe de Guinée ont le choix entre : Ne rien changer à la gouvernance actuelle et s’affaiblir puis disparaître ; OU Être au cœur d’une dynamique citoyenne, s’adapter aux changements du temps et du monde pour enfin être des partenaires responsables de la mondialisation.


Les citoyens des cinq pays ont fait le choix de la seconde option par l’entremise du cahier de propositions où il s’agit de refonder la gouvernance dans le Golfe de Guinée. Le débat général qui a suivi la présentation a permis d’enrichir et de donner une orientation au cahier de propositions. Il doit comporter les points suivants :


  • Quels sont les atouts majeurs et les richesses (sur les plans politique, culturel, économique, technologique, sociale, environnemental, géostratégique, etc..) que nous partageons dans le golfe de Guinée ?
  • Quels sont les problèmes majeurs et les menaces qui pèsent sur nous dans le golfe de Guinée et les réponses apportées (sur les différents plans) ?
  • Sur quoi agir ou s’appuyer pour créer la rupture ? Quels sont les principaux défis à relever et les différents acteurs à mobiliser ? Autour de quels axes de travail ?
  • Quels structure et contenu donner au Cahier de Propositions ?

4-Les travaux de groupes sur les amendements au cahier de propositions et la restitution des résultats des travaux de groupe en plénière 


Trois groupes de travail ont été constitués pour réfléchir sur les questions retenues.


L’objectif des travaux de groupes est d’enrichir le cahier de propositions et dégager les axes thématiques à approfondir durant les travaux de l’Assemblée Générale. Pour ce faire la méthodologie suivante a été adoptée :


  • Débat général sur les résultats attendus de l’Assemblée Générale ;
  • Adoption des termes de référence des travaux de groupes : il s’est agi de traiter toutes principales questions retenues sous les angles politique, économique et social
  • La journée a été clôturée par la mise en place d’un comité de rédaction de la déclaration finale de l’Assemblée Générale. Il se compose comme suit : Messieurs Gustave ASSAH (Bénin), Mohammadi COMPAORE (Côte d’Ivoire), Ernest Asiedu ODEI (Ghana) et Kocou AMEGANDZE (Togo).

Deuxième journée (16 septembre 2011)


En cette journée le programme exécuté est le suivant : Nouvelle brève présentation du cahier de propositions ; Présentation des résultats des travaux de la première journée ; Travaux de groupes et restitution en plénière suivi de débat ; La synthèse des résultats des travaux de groupes et la préparation de la déclaration finale de l’Assemblée Générale.


Troisième journée (17 septembre 2011)


Cette journée a consacré la fin des travaux et s’est déroulée suivant le programme ci-après :


  • Suites à donner aux travaux de l’Assemblée Générale
  • La conférence de presse
  • Déclaration de Lomé
  • La cérémonie de clôture

5-Suites à donner aux travaux de l’Assemblée Générale


Les participants ont retenu : la mise en place d’un comité de suivi composé de Mesdames Elise ESSO (Togo) et Bukola Ademola (Nigeria) dont le premier rapport de suivi doit produit dans un délai d’un mois ; la finalisation des actes de l’Assemblée dans un délai deux semaines à savoir : le rapport général et le cahier de propositions ; la finalisation du cadre de présentation du forum des citoyens ; la confection de la liste de parrainage et de portage du cahier de propositions par les personnalités et les organisations de la société civile crédibles provenant des cinq pays ; la collecte d’informations supplémentaires sur les cinq pays.


6-La conférence de presse


Conférence de presse animée par M. Markoua DADJO et Aurélien ATIDEGLA


7-La cérémonie de clôture



Elle a été ponctuée par deux discours :


Le mot de fin de la Présidente du GARED La présidente du GARED a, dans son mot de fin, remercié les participants pour les efforts consentis et a exhorté au suivi des recommandations de l’Assemblée générale. Elle a présenté les condoléances de l’Assemblée à son Excellence Monsieur le Ministre de la décentralisation. Elle a, pour finir, souhaité bon retour aux participants et donné rendez-vous dans un an aux participants pour la tenue de la deuxième Assemblée.


Le discours de clôture du Représentant du Ministre de la Décentralisation Il a souligné l’abnégation des participants au cours des travaux et souhaité bon vent au processus enclenché à Lomé. Pour lui, autorités étatiques et organisations de la société civile doivent cultiver leur complémentarité pour relever le défi du développement. Il a, dans sa conclusion, souhaité bon retour aux délégations étrangères et déclaré officiellement clos les travaux de la première Assemblée Générale des citoyens du Golfe de Guinée.


8 – DECLARATION DES CITOYENS DU GOLFE DE GUINEE



DECLARATION DE LOME


Réunis en Assemblée Générale autour du thème « De quel Golfe de Guinée le monde a-t-il besoin ? » du 15 au 17 septembre 2011, à l’Université de Lomé au Togo, les citoyens représentant les réseaux, plates-formes et collectifs d’Organisations de la Société Civile des cinq pays (Nigeria, Benin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire) du Golfe de Guinée déclarent ce qui suit :


Nous, citoyens du Golfe de Guinée constatons que :


1.les liens historiques, culturels, sociaux et géographiques et économiques qui existent entre nos peuples sont solides et constituent la base de l’interdépendance et du destin commun qui unissent nos peuples ;


2.depuis plus d’un demi-siècle d’indépendance, nos peuples ont subi des chocs démographiques, climatiques et économiques sur fond d’une crise de confiance dans la construction d’une relation à l’Etat ;


3.la pauvreté et la misère ne font que progresser malgré quelques efforts des politiques publiques, de coopération internationale, multilatérale et d’aide au développement ;


4.la question de la gouvernance, des règles du « vivre ensemble au sein de nos états et de notre région » constitue le fardeau qui empêche l’émergence d’une région Golfe de Guinée, responsable, solidaire et initiateur d’une véritable intégration régionale de l’Afrique de l’Ouest.


Nous, citoyens du Golfe de Guinée sommes :


5. Insatisfaits des réponses apportées par les Etats et leurs institutions régionales aux différentes crises et mutations imposées par les politiques néolibérales liées à la globalisation de l’économie ;


6. Inquiets des menaces permanentes qui pèsent sur la réalisation des objectifs en matière de développement humain durable de la région Afrique de l’Ouest dans son ensemble et du Golfe de Guinée en particulier ;


7. Convaincus de nos engagements individuels et collectifs et de notre détermination à créer la rupture nécessaire pour l’avènement d’une refondation de la gouvernance politique économique et sociale en faveur d’un Golfe de Guinée solidaire, responsable et porteur d’espoir pour sa jeunesse ;


Nous, citoyens du Golfe de Guinée :


8. Décidons de contribuer au relèvement des défis qui se posent au développement de nos pays par des réflexions et analyses alternatives consignées dans le cahier de propositions adoptées au terme de l’Assemblée Générale des Citoyens du Golfe de Guinée (AGCGG)


9. Lançons un appel à tous les citoyens et citoyennes ainsi qu’aux forces politiques, sociales et économiques pour une totale mobilisation et un enrichissement du cahier de propositions


10. Nous engageons à ouvrir un dialogue dénommé FORUM DES CITOYENS DU GOLFE DE GUINEE POUR UNE GOUVERNANCE RESPONSABLE (FC3GR) avec toutes les parties prenantes autour des idées contenues dans le cahier de propositions en vue de la prise en compte de celui-ci comme agenda transformateur pour consolider les acquis


11. Nous engageons à disséminer les propositions consensuelles qui résulteront de ces dialogues.


Fait à Lomé, le 17 septembre 2011


L’Assemblée des Citoyens du Golfe de Guinée


 

 

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