Asambleas Ciudadanos


 

l’Assemblée de citoyens en Mali

 

 

Cahier de propositions du Cercle de Bougouni au Mali

Traductions : français . Español . English


Bâtir le Mali à partir des perspectives locales


Comité de rédaction : Dramane DIAKITE, Alima M. S. COULIBALY, Aliou TOURE - 4 et 5 septembre 2009



Généralités

  • Pays : Mali
  • Capitale : Bamako
  • Capitale régionale : Sikasso
  • Chef lieu de cercle : Bougouni
  • Aires culturelles : Bamanan, Peulh,
  • Principale langue locale : Bamanan, Peulh,
  • Assemblées communales : Bougouni, Zantièbougou




Rappel


Les assemblées citoyennes du cercle de Bougouni se sont tenues en deux phases. La première étape appelée phase communale s’est déroulée les 02 et 03 septembre 2009 dans les communes de Bougouni et de Zantièbougou. La deuxième étape appelée phase cercle s’est déroulée du 04 au 05 septembre dans la salle de réunion de la maison des jeunes de Bougouni. Les délégués aux différentes rencontres ont représenté les autorités coutumières et religieuses, les associations et organisations socioprofessionnelles de femmes, de jeunes, etc. Dans le but d’aboutir à un développement local durable bâti sur les aspirations des populations elles même, les débats ont eu lieu autour des défis, auxquels les populations sont confrontés, ensuite les délégués ont identifiés les valeurs, leurs engagements et les propositions afin de remédier aux blocages de touts genres qui persistent en dépit des moyens mis en oeuvres depuis le sommet par les autorités publiques. Lors de la mise en commun des différentes propositions communales du niveau du cercle, les délégués ont rédigé le présent cahier de propositions du cercle de Bougouni. Le cahier de proposition résume les défis, les valeurs, les engagements, les objectifs ainsi que les stratégies pour enclencher un nouveau développement local durable.


1. Des défis majeurs


L’analyse croisée des défis identifiés par les différents groupes sociaux, a permis de retenir cinq défis majeurs relatifs aux thématiques suivantes : agriculture, santé, éducation, décentralisation, assainissement et moralisation de la vie publique. En effet, il est apparu que la sécurité alimentaire constitue pour les populations une garantie, qui ne peut être atteint que si l’on développe au niveau local une agriculture durable avec des moyens moderne de production.


Dans le domaine de la santé, l’insuffisance des caisses de solidarité dans les centres de santé communautaire (CSCOM) et les centre de santé de référence (CS Ref.) pour aider les personnes démunies demeure une problématique majeure. Dès lors l’appropriation de ces centres de santé locaux par les populations constitue un défi majeur afin de favoriser l’accès aux soins de santé aux plus grand nombre.


Par ailleurs, la participation de tous à la gestion publique de l’environnement demeure également un défi en raison des habitus socio- culturels. La question se pose alors de savoir comment favoriser un changement de mentalité afin d’emmener les d’autorités traditionnelles et les chefs de famille à s’impliquer en matière d’assainissement ? Les défis liés à l’éducation on trait aux innombrables défaillances du système éducatif (insuffisance d’infrastructures scolaire, de personnel qualifié, de matériels didactiques, multiplication des méthodes pédagogiques d’enseignement, etc.).


Au niveau local, la dévalorisation continue du système éducatif familial entache la moralisation des rapports humains dans l’espace public et contribue à alimenter l’incivisme et le manque de patriotisme.


2. Les valeurs communes


Lors des assemblées citoyennes, les populations ont affirmé leur volonté de redonner sens aux valeurs qui sont au substrat de l’organisation sociale, sans lesquelles le projet de vivre en commun n’aurait pas de sens. Il est donc apparu que la solidarité doit être revivifiée afin de redynamiser le secteur de l’agriculture locale. Ceci pourrait être possible notamment à travers la mise en place des caisses de solidarité.


L’implication de l’ensemble des acteurs sociaux à travers un changement de mentalité dans la gestion de l’environnement contribuerait à maintenir un environnement propice de vie. Partant l’implication des chefs de famille dans l’assainissement du cadre de vie reste déterminante. La vulgarisation des connaissances en langue locale notamment à travers le n’ko contribuerait à une éducation massive des populations. En réalité la moralisation des rapports humains sur l’espace public passe notamment par l’enseignement de la morale en famille, dans la société (confrérie, initiation).


C’est dans ces lieux de socialisation que l’on peut cultiver le respecter le bien public, le patriotisme, la promotion de la citoyenneté, etc. et susciter également le progrès des initiatives de la décentralisation.


3. Les engagements


Les assemblées citoyennes ont été le lieu pour les populations de s’engager à la mise en place des greniers et des magasins de stock de céréales afin de promouvoir la solidarité et l’entraide au niveau local. Baser essentiellement sur les méthodes traditionnelles de production agricole, cette technique favorisera l’autosuffisance alimentaire. Pour ce faire la valorisation de l’utilisation des engrais organiques et la technique traditionnelle de conservation des semences constitue des moyens à mettre en oeuvre afin de promouvoir une agriculture solidaire. La valorisation de la pharmacopée et l’utilisation des produits traditionnels (diala fara, tiè toro LiLi, djoro) sont autant de stratégies de consommation et de valorisation des savoirs faires locaux dans lesquelles les populations se sont engagées. La valorisation des langues nationales afin de faciliter le partage des connaissances et des principes élémentaires de respect des règles et lois de la collectivité et de la nation.


L’engagement des populations passe également par leur implication et leur appropriation de l’espace public à travers (notamment) le payement des taxes et impôts, le respect des principes, des règles, des lois et la pratique des de la citoyenneté.


4. Propositions


Pour les populations, le développement d’une agriculture durable nécessite la protection des semences traditionnelles, le contrôle de l’utilisation abusive des produits chimiques. Pourtant les populations ne perdent pas de vue que la promouvoir des recherches scientifiques en agronomie pourrait permettre d’améliorer la qualité de la production agricole. La formation des populations à la technique de compostage peut constituer une mesure favorable pour lutter contre les mauvaises pratiques en matière d’assainissement. Promouvoir la bonne santé des populations à travers une éducation à la consommation des aliments assainies et au développement de comportements positifs face à l’assainissement. Le suivi des enfants après les classes doit constituer une donnée fondamentale pour l’éducation collective des enfants dans la société. En effet, l’apprentissage des langues nationales notamment le n’ko peut lutter contre l’analphabétisme des populations. Assurer les mesures d’accompagnement du transfert des compétences aux collectivités décentralisées.


Pour une conscientisation des rapports sociaux sur l’espace public, les populations elles- même doivent s’investir à l’apprentissage de leurs droits et devoirs dans la collectivité. Pour ce faire la réalisation des campagnes de sensibilisation sur la citoyenneté, le patriotisme et la responsabilité du citoyen doit être mené afin d’éveiller le sens civique des citoyens.


Synthèse


A l’issu des Assemblées citoyennes du cercle de Bougouni, les participants ont exprimé leur souhait de traduire en actions concrètes les termes des rencontres. En effet, les participants ont partagé le sentiment selon lequel il n’y a pas de développement possible sans une population dynamique et consciente de son rôle d’acteur. Le cercle de Bougouni possède beaucoup de potentialités (agricole, minières, etc.) qu’il ne faudra qu’un minimum d’engagement et d’accompagnement pour amorcer son développement.C’est pourquoi les débats qui ont eu lieu on essentiellement porté sur les capacités locales et les engagements collectifs afin de remédier aux situations de crises permanentes. Dans ce sens les discussions on essentiellement abordés les éléments suivants :


  • Méthodes traditionnelles d’organisation des rapports sociaux ;
  • Méthodes traditionnelles de production agricole – autosuffisance alimentaire ;
  • Eduquer les populations à la maîtrise des enjeux locaux à travers la formation en langue locale – n’ko ;
  • Moraliser les rapports sociaux ;
  • Développer l’esprit de patriotisme et favoriser l’implication du citoyen dans la conduite des affaires locales.





 

 

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